La vallée sacrée: vive les ponchos ou comment nous ne sommes pas allés au Machu Picchu

Salut les francais gelés...

Pendant que certains tentent d'échapper aux temperatures froides tres froides, aux chutes de neige, a la migration des ours blancs et aux choix crucial du bonnet tous les matins , nous on joue le remake de 2012 (on ne l'a pas vu mais je crois qu'il est question d'eau la dedans)...
En effet, comme dirait benjo en bon deux-sèvriens ,on est tout ratouillés !!!

Nous nous sommes balladés depuis une dizaine de jours dans la region de Cusco dont nous avons parlé un peu plus haut: tourisme a gogo (non je n ai pas achete de casquette inca, ni posé avec un lama, ni acheté le porte bouteille d'eau tellement typique) mais super étape culturelle (eh oui nous n'avons pas mis nos cerveaux complètement de côté pendant ces 6 mois ;-)

Nous avons donc décidé afin de fuir le circuit basique et de remonter sur plusieurs jours la vallée sacrée au nord de la ville, afin de voir tous les sites secondaires et profiter en douceur de la region pour finir en beauté au Machu Picchu!

C'est là que les deux principaux traits de nos personnalités interviennent: organisation et ponctualité! Nous avons donc tout prévu: billets de train pour accéder au village au pied du site (seul et unique moyen avec monopole de la société orient express, privée bien sur et aux prix exorbitants), billets de bus pour monter au site et y accéder tôt avant les groupes, billet du site parce qu'on aime les choses bien faites... Desargentés mais intensement auto satisfaits de notre programme, nous voila partis sur les routes entre villages paumés, ruines magnifiques (mention spéciale a Pisaq qui même sous la pluie garde un mystère incroyable avec ses tunnels, terrasses, temples du soleil et nécropole), pierres immenses...  Tout ça, sous la pluie parfois battante et aussi un peu de grêle; quand le soleil réapparait et illumine les champs, les aloe vera et les lamas mouillés, c'est magnifique...

Sauf que le hic, c'est qu'il a tellement plu que les rivières transformées en fleuves ont commencé a déborder, des rochers emmenés par la pluie et la boue à tomber sur les routes, un pont (a Pisaq !) a s'ecrouler , des maisons (près de notre hotel a Cusco) a s'effondrer... bref, état d'urgence pour 60 jours dans l'état de Cusco et nous eh bien, nous allons très bien!!! nous sommes passés entre les gouttes , et heureusement nous n'avons pas pu prendre le train car si nous étions partis une demi journée plus tôt, nous serions restés bloqués au pied du site comme les 2000 autres touristes (christian?) et obligés d'être héliportés a Cusco ... Ouf ... et grâce à olivier et nathalie qui nous ont rammenés avec karine, nous avons pu rentrer a cusco avant que toutes les routes soient fermées!!! Merci!!!

Le bain de l'Inca

Tambomachay

Le slip de l'Inca

Sacsayhuaman

Pisaq

Moray, terrasses en amphitheatre

Las salineras, en pleine montagne

Ollantaytambo

Poncho man

Les petits plaisirs peruviens

Malgré tout ça, on a profité de la région et sommes du coup plus argentés car nous nous sommes fait rembourser tous les billets pris par excès de zèle ( ca nous apprendra)! C'est une catastrophe pour la region qui, à part les pertes materielles (ponts,routes , cultures...)et le déficit touristique qui va s'ensuivre , a souffert de pertes humaines (plusieurs morts)... c'est pas trop la joie...

Du coup on a un peu fui et nous sommes à Puno au bord du lac Titicaca (4000m)... On vous rassure il pleut un peu ici aussi...

D'Arequipa à Cuzco

Fini les zones désertiques du centre du perou, nous arrivons  à Arequipa au milieu de sommets enneigés et de vallées verdoyantes. Deuxième ville du perou et surnommée "la ville blanche" en raison de la pierre de lave blanche qui a servi a construire la majorité des grands edifices et maisons du centre ville.
Une grande place verte entourée d'arcades et de balcons de style colonial, un immense et magnifique monastère coloré (Santa Catalina) qui était occupé par des religieuses espagnoles delurées et le volcan Mitsi et son sommet enneigé en arriere plan. On apprécie la ville et on y reste quelques jours.

D'Arequipa nous partons à la découverte du cañon de Colca, Le 2eme cañon le plus profond du monde avec ses 3200m de denivelé. Les vallées autour du canyon sont jonchées de petits villages perdus, cetains accessibles seulement a pied. La vue d'en haut est saisissante : au fond du canyon des petites oasis avec des bain chauds, les flancs de montagne où est pratiqué la culture en terrasse mise en place par les incas, et les sommets enneigés...

 

Le canyon est aussi reputé pour l'obervation des majestueux condors. On se lève tôt pour accèder à un mirador, où on aura peut être l'occasion d'en voir... après plus de 2 heures de marche on arrive enfin au mirador. Les terrasses nous ont surtout epuisés moralement, chaque fois qu'on arrive sur une terrasse on croit que c'est la derniere mais il y en a toujours une de cachée derriere!! Finalement on apperçoit rapidement un condor lors de notre arrivée au mirador,  ce sera le seul mais c'est pas grave la vue est trop belle!!
Arrivés ensuite au petit village de Yanqe, on profitera des "aguas termales", bains d'eau chaude naturelle à ciel ouvert...

Le lendemain matin a Chivay, en attendant de prendre un bus pour revenir à Arequipa, on assisste a un spectacle  assez surprenant. Sur la place du village se prepare une céremonie... Pas grand monde alentour, mais une quinzaine de personnes sur leur 31 (maire, militaires, police...) semblent prêts pour un grand evenement. Hymne Nationale, hissage du drapeau National et régional et fanfare enregistrée... Renseignements pris il semblerait que ce soit pour fêter le début ou la fin des vacances scolaires (on est pas encore totalement au point en espagnol, quelques petites subtilités peuvent parfois nous echapper...) Et effectivement apres le maire, les militaires et les representatnt des quartiers, on verra defiler les enfants au pas militaire... hum...

                                                Cuzco, plazeta San Blas

Etape suivante : Cuzco, l'ancienne capitale de l'empire Inca.  La ville a souvent été ravagée, que ce soit par les conquistadors ou les tremblements de terre, mais elle a toujours été reconstruite en beauté et a un charme indéniable. Notre premier jour a Cuzco est un peu difficille : pas à cause de l'altitude mais plutot à cause des innombrales rabatteurs :  d'hotels, de restaus, de massages, d'agence de voyages, d'aquarelles, de cigarettes, de bars, de photos avec lamas ou incas, etc...

Malgré ça, on arrive quand même a profiter de la ville, de ses mignonnes petites places, de ses ruelles pavées et très pentues, de ses points de vue magnifiques, des murs incas qui penchent avec pierres à 14 angles, de ses petites courettes cachées derriere de grand porches... La place centrale est entourée d'une immense cathedrale (Qui contient la premiere Croix amenée en Amerique du sud par les eveques espagnols...) et d'une non moins grande eglise. Ces grand edifices ont tous été construits à la place des grands monuments de l'empire Inca : Une forteresse-palais  inca a été rasé pour donner naisance à la cathedrale, l'eglise "la Compaña" a remplacé le palais inca de Wayna Cápac et le monastere de santo domingo a carrement été construit dans l'enceinte de l'ancien temple du soleil  Qoricancha dont les murs d'enceinte étaient recouverts d'or, ce qui le faisait briller au loin...

 

Si l'on s'en tient à la version de l'eglise , l'assimilation des incas à l'empire espagnol a relevé de la symbiose (les peintures religieuses de l'ecole cuzquenienne sont assez marrantes avec par ex une vierge et des lamas etc...): on sait qu'en realite il y a eu quand meme un certain acharnement a eradiquer les culture et culte incas et qu'un veritable pillage a eu lieu...

Le long de la cote peruvienne

Nous avons quitté Mancora, sa poussiére, sa panaméricaine pleine de camions deglingués et ses surfeurs de cartes postales avec un peu de soulagement (pour ma part en tout cas). La bas, ce n'est pas le client qui est roi mais le fric... Nous avons choisi de poursuivre la descente de la cote peruvienne relativement rapidement car l'envie de voyager pendant quelques semaines dans une region de taille raisonnable nous attire... Direction Arequipa, Cuzco, le lac Titicaca et la Bolivie en bus de nuits , les kilomètres defilent le long des étendues desertiques qui bordent la panamericaine, des paysages lunaires plutot hostiles au milieu desquelles surgit parfois une ville, elle aussi, chaude et poussiereuse.

Nous avons d´abord posé nos sacs pour deux jours a Huanchaco, près de Trujillo. La soeur jumelle de Mancora mais en tous points opposée. Lá oú Mancora roule des mécaniques, Huanchaco s'amuse , joue et tout le monde est content...

Station balnéaire un peu vieillote avec sa jetée où les jeunes citadins essaient de pêcher de minuscules poissons  à l'aide d'une carte de bois avec un fil, hameçon et coquillages en guise d appat achetés sur place...

Embarcations de roseaux toujours utilisées par les pecheurs et sur lesquelles des touristes se risquent parfois...

Guesthouse semblable a un coin de paradis, Naylamp...

A deux pas, la ville de Trujillo, parmi les premières villes coloniales et nommée d après le lieu de naissance de Pizzaro... On explore les alentours en bus et en taxi a la découverte de civilisations dont nous n'avions pas imaginé l'existence avant d arriver ici.

Les Moche (100-800 apres JC) avaient construit une grande cité le long du rio , bordée de deux pyramides immenses , les huacas del Sol et de la Luna. Cette dernière, la seule des deux fouillée pour l instant, était vouée à la religion ( sacrifices , reliques et tout ce qui va avec) et des fresques ont été mises a jour , elles representent l'une des divinites: l'égorgeur...

Les Chimus (qui ont plus ou moins succédé aux Moche jusqu'à l'arrivée des Incas qui les ¨integrerent¨) avaient une cité au milieu des sables près du rivage ou chaque roi construisait un sanctuaire. Sur ces deux sites , les restaurations et fouilles sont tres actives , c'est chouette...

Par choix, nous sommes passés a Lima sans nous arreter ( quelques heures dans une gare routiere a penser a la suite du voyage) : pas envie d'une enorme megalopole, envie de continuer la route, il nous reste tellement a voir...

Actuellement, nous sommes a Nazca, bourgade simple et active au milieu des champs desertiques et au pied des dunes. Le tourisme autour des lignes y bat son plein. Apres pas mal d'hesitations, on a succombé  à la curiosité et à l'envie d'un petit vol a basse altitude ... C'était genial, rien que pour les paysages qui jouent toute la palette des jaunes, gris, blancs et noirs, les lits de rivieres assechées et les rigoles... Et qui traversent le tout, de grandes lignes transversales , des triangles, fleches mais aussi des figures complexes (oiseaux surtout , singe, araignée...) . Comment interpreter tout ça: un calendrier? On vous laisse reflechir...

Derniers moments en equateur

Après quelques jours passés a baños et ses environs, nous continuons notre descente vers le sud. L'idée etait d'aller a Riobamba pour prendre un train qui passe par "la nariz del diablo" et nous aurais emmenés vers Cuenca. Il y a encore quelques années on pouvait faire le trajet sur le toit du train, au milieu de paysages epoustouflants, mais c'est desormais interdit depuis qu'un chinois se serait fait tranché la tête par un filin au dessus de la ligne de train...(dixit un chauffeur de taxi de riobamba...). Mais une fois arrivés sur place, on constate que toutes les places sont reservées depuis au moins deux semaines, tant pis on continuera en bus. Notre passage a riobamba nous a tout de même permis de decouvrir 2 curiosités culinaires : les tripes a la cacahuète ( franchement degueu!), et le roi des burritos qui nous a servi un burrito long comme le bras! (énorme et delicieux !)

Etape suivante : Cuenca. Une ville très agreable au milieu d'une jolie vallée, petites ruelles pavées, grandes églises, ruines d'ancienne cité inca et musée où sont exposées des têtes réduites ! Pour notre derniere soirée en equateur on s'est fait un ciné en espagnol, on a quasiment reussi a tout comprendre (sauf les blagues)!  C'est vrai que le film (avatar) n'etais pas très complexe...

Nous sommes désormais au Perou, a Mancora, petite station balnéaire pour surfers, que nous avons rejoint apres une 12aine d'heures de bus depuis Cuenca. Changement d'ambiance, le Perou nous semble bien different de l'equateur : on ne comprends rien a leur espagnol et il y a des collectivos et des motos-taxis (style tchuk-tchuk) partout.  Ici on profite pleinement  de la plage, de l' océan et du soleil, l'arriere pays est desertique avec des petites collines marrons sable, ça nous change completement des montagnes andines verdoyantes!

Ce soir nous reprenons le bus et descendons a Trujillo, toujours près de la côte où il y a les vestiges d'une grande civilisation pre-colombienne : les Chimús...

Feliz Año de Baños!

Bonne année a tous  et pleins de pensées!

Nous avons passé le reveillon a Baños, au son des fanfares et des feux d artifice... A minuit, toutes les marionnettes fabriquées pour l'occasion s'embrasent...